Emilie Girard, Université du Québec à Montréal

Mai 1642 : un contingent venu de France débarque sur la rive de ce qui deviendra la Pointe-à-Callière pour fonder Montréal. C’est ce moment précis que le comité organisateur des fêtes du 275e anniversaire tient à commémorer en 1917. L’événement est ici double : la fondation elle-même et sa commémoration.

Industrialisation, urbanisation, opposition d’une bonne part des citoyens à la guerre outre-mer, finances désastreuses : Montréal est le théâtre de profondes transformations et de discussions musclées. C’est dans ce contexte qu’un regroupement de sociétés savantes, composées d’une certaine élite montréalaise, décide de souligner la fondation de Montréal. Cérémonies religieuses et civiles, visites guidées du Vieux-Montréal, création d’une médaille commémorative, etc. : la programmation déployée témoigne des tensions, nationales comme locales, à Montréal à cette époque. Pensons, entre autres, à l’opposition entre les communautés ethnolinguistiques et au développement du sentiment national chez les Canadiens français. Par ses choix, le comité organisateur propose une histoire de Montréal qui amalgame les différents passés de la ville dans le but d’offrir une célébration où, c’est du moins l’objectif, tous et toutes peuvent se reconnaître et participer. L’objectif n’est que partiellement atteint, nous le verrons.

Avec cette communication, nous souhaitons mieux faire connaître la commémoration du 275e anniversaire de fondation de Montréal. D’autre part, nous désirons faire état de la mise en place d’un processus commémoratif propre à la métropole. Il sera question des célébrations, mais surtout de ce qu’elles révèlent de Montréal et des Montréalais.es du début du XXe siècle.