Présidence : Yves Frenette, Université de Saint-Boniface
François-Olivier Dorais, Université du Québec à Chicoutimi
Danielle Gauvreau, Université Concordia
Allan Greer, Université McGill
Matteo Sanfilippo, Università della Tuscia
Présidence : Yves Frenette, Université de Saint-Boniface
François-Olivier Dorais, Université du Québec à Chicoutimi
Danielle Gauvreau, Université Concordia
Allan Greer, Université McGill
Matteo Sanfilippo, Università della Tuscia
Présidence: Alain Laberge, Université Laval
Présidence: Joanne Burgess, Université du Québec à Montréal
Cette séance réunit quatre communications et cinq intervenants pour rendre compte de l’élaboration d’un webdocumentaire interactif, De la ferme à l’assiette : une histoire en trois temps, trois produits. Notre objectif est multiple. D’abord, partager avec la communauté historienne une expérience stimulante de co-construction d’un projet visant au premier chef la diffusion, auprès de non-spécialistes – publics scolaires et visiteurs de musée –, de résultats de recherches touchant à l’histoire de l’alimentation au Québec. Il s’agira ainsi d’évoquer les origines de l’initiative, la mise en place d’un partenariat réunissant l’université, le musée et le milieu scolaire, et la constitution d’une équipe multidisciplinaire chargée de son élaboration et de sa réalisation. La séance vise également à explorer le webdocumentaire historien interactif comme mode de médiation et d’appropriation de contenus historiques, avec ses spécificités, ses riches possibilités et ses contraintes particulières. Elle examinera ensuite le processus de création du webdocumentaire interactif De la ferme à l’assiette et les choix qui ont guidé sa conception. La dernière communication cherchera à cerner comment ce médium, et les modalités d’élaboration de ce webdocumentaire interactif en particulier, peuvent transformer un projet d’histoire appliquée en démarche de recherche-création.
Présidence: Yves Frenette, Université de Saint-Boniface
Nous proposons d’explorer le lien existant entre les notions de mobilité et d’évènement. Nous partons du constat selon lequel la mobilité, parce qu’elle est inscrite dans des logiques de déplacement et de changement, constitue une source potentielle de rupture à même de fournir le matériel nécessaire au fondement de l’évènement. Nous préconisons une définition large des faits de mobilité. Elle est parfois cyclique ou saisonnière, d’autres fois le fruit de migrations, d’expériences migratoires ou simplement le résultat d’un déplacement « passif » lié à la circulation et à la diffusion d’éléments culturels, matériels ou immatériels. La mobilité est aussi sociale; elle peut s’exprimer dans le phénomène d’ascension sociale, la recherche individuelle d’un avenir meilleur, ou dans la mobilisation, forcément collective et « militaire » si l’on reste fidèle à sa signification première. Qu’elle soit spatiale, sociale ou les deux à la fois, la mobilité implique toujours un déplacement : un changement de place, de position ou de direction. S’il est vrai que les migrants traînent avec eux un bagage culturel et politique – bagage qu’ils tentent, tant bien que mal, de reproduire une fois à destination –, la mobilité ne s’impose pas moins souvent comme le grand bazar de ces ruptures qui nourrissent l’évènement.
Notre séance est un appel à comprendre l’évènement non pas seulement sous la lentille unique des traces évènementielles officielles, mais aussi sous des perspectives à portée moins « universelle » propres à l’histoire communautaire, à celle de groupes sociaux spécifiques, voire à l’histoire familiale. Les propositions de communication qui composent cette séance proviennent toutes de chercheur.e.s engagé.e.s dans le projet Partenariat-CRSH Trois siècles de migrations francophones en Amérique du Nord (1640-1940), dédié à l’étude des mouvements et des processus migratoires, des circulations linguistiques et culturelles, ainsi que de récits de migration.
Présidence: Pierre Lavoie, Université du Québec à Montréal et Yale University
L’événement musical, qu’il s’agisse d’un concert, d’un festival ou de la parution d’un album-phare, occupe une place de choix dans la mémoire publique du Québec. Tel succès commercial d’une chanson de « La Bolduc » ou tel spectacle de la Saint-Jean-Baptiste deviennent, dans la mise en récit de l’identité collective, un symbole de solidarité ou un indice annonciateur de changements politiques à venir. Si ces interprétations mémorielles s’avèrent souvent téléologiques et exagérées, il demeure que l’événement musical, qu’il soit scénique ou médiatique, témoigne de la groupisation réelle d’individus autour d’idées, de luttes, de goûts, de désirs, de plaisirs. Dans le cadre de cette séance, nous proposons de retourner sur elle-même cette définition, un peu comme on le ferait avec un disque vinyle, en nous intéressant à la signification historique de non- événements musicaux : l’échec commercial et l’oubli de la première réussite de synchronisation musique-image au Canada par Roméo Beaudry en 1929 ; le succès mitigé de la campagne publicitaire entourant la venue de la vedette franco-américaine Rudy Vallée à Montréal en 1936 ; et la déroute des festivals pop organisés à travers le Québec en 1970, à un moment pourtant fort de la mouvance contre- culturelle locale. Ces non-événements nous permettent de soulever plusieurs questions historiographiques, parmi lesquelles : Comment inscrire ces événements invisibles ou invisibilisés dans un discours valorisant le patrimoine musical d’une culture donnée? Et que nous révèlent-ils sur les luttes sociales et politiques qui se (re)dessinent et se (re)structurent au sein de la sphère publique culturelle? Le non-événement musical, compris ici comme catégorie historique, se distingue ainsi par sa qualité rhizomatique ; même s’il n’est pas marquant en lui-même et n’entraine pas nécessairement un changement majeur, dirigé, défini, il devient pour l’historien.ne un point de connexion entre différentes structures culturelles, sociales et politiques.
Présidence : Alex Tremblay Lamarche, Université Laval et Université libre de Bruxelles
La Cession de la Nouvelle-France à la Grande-Bretagne constitue à bien des égards un événement qui a eu un impact majeur sur la société canadienne, comme sur la production historienne. Si les structures sociales, hiérarchisées, inégalitaires et patriarcales restent fondamentalement les mêmes jusqu’au milieu du XIXe siècle, le « poids » de la Conquête se ressent différemment d’un groupe à l’autre. L’impact de cet événement est particulièrement perceptible pour la noblesse et les commerçants francophones, alors que le mode de vie des paysans reste plus ou moins inchangé à long terme. Tout en se diversifiant progressivement grâce à l’arrivée de nouvelles élites britanniques, la population canadienne accueille simultanément des centaines de soldats des troupes de Terre françaises décidant de s’implanter dans la colonie nouvellement passée à la Couronne britannique. En utilisant une double échelle, familiale et globale, cette séance propose d’explorer cette période de transition dans une perspective d’adaptation au nouveau contexte colonial, à l’instar du renouveau historiographique montrant que les effets de la Conquête sont plus complexes et ambigus que l’on pourrait penser (Fyson, 2010; Ruggiu, 2013; Imbeault, 2014).