Congrès IHAF 2021
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Séance 4

Québec 1970 : la déroute des festivals pop

12H30-14H30, Séance 4, Vendredi 8 octobre

Eric Fillion, postdoctorant, Université de Toronto

L’été 1970 s’annonce chaud au Québec avec la tenue prochaine d’une série de festivals de musique inspirés du déjà mythique Woodstock Music & Art Fair. Le festival pop, avec ses débordements et son lot de plaisirs, est un phénomène qui suscite beaucoup d’inquiétude. Jérôme Choquette, ministre de la Justice, se veut d’abord rassurant lorsqu’il affirme que ce type d’événement n’est pas nécessairement nocif, car il « correspond au mouvement d’émancipation de la jeunesse ». Une opposition féroce s’élève néanmoins et perdure tout au long de l’été, avec comme conséquence l’annulation du Festival Express à Montréal, l’échec du Woodstock Pop Festival de Manseau et l’interdiction du Festival de Sainte-Croix.

Quant au « festival pop anti-capitaliste » de Val-David, celui-ci a lieu dans la clandestinité (et donc sous surveillance policière). Que nous révèlent ces non-événements sur les luttes sociales et politiques qui se (re)dessinent et se (re)structurent au sein de la sphère publique culturelle au lendemain des années 68 et à l’aube d’Octobre? L’étude de ce phénomène est ici l’occasion de situer l’émergence d’une nouvelle jeunesse citoyenne dans son rapport au pouvoir alors que le Québec bascule dans les longues et dissonantes années 1970.

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Rudy Vallée à Montréal! La fabrication médiatique infructueuse d’une célébrité canadienne-française

12H30-14H30, Séance 4, Vendredi 8 octobre

Pierre Lavoie, postdoctorant, Université du Québec à Montréal et Yale University

En décembre 1936, le crooner Rudy Vallée, vedette de la radio américaine, débarque au Mount Royal Hotel pour une série de spectacles, accompagné de ses Connecticut Yankees et d’une troupe d’artistes de variétés. La campagne publicitaire diffusée dans les médias francophones et anglophones repose sur l’idée que Vallée, le fils d’un Franco-Américain de la Nouvelle-Angleterre, est de retour chez les siens. Or, il s’agit de la première visite de Vallée à Montréal, lui qui avait jusqu’alors évité de miser sur son ethnicité pour promouvoir sa personnalité publique. Or, la campagne construite autour de l’événement que représente la venue de Vallée  par Colin A. Gravenor, relationniste, et par Vernon G. Cardy, gérant du Mount Royal Hotel, obtient un succès mitigé. Cet échec doit être compris à la lumière d’un contexte transnational et de critères d’évaluation esthétiques et identitaires conflictuels. C’est que Vallée est à l’époque un porte-étendard de l’américanisation culturelle au Québec, mais est lui-même le produit d’une tout autre forme d’américanisation, celle des migrants et de leurs descendants établis aux États-Unis à la fin du 19e siècle et contraints à s’intégrer à la culture nationale américaine.

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Apex film parlant, la petite scène d’une grande expérimentation

12H30-14H30, Séance 4, Vendredi 8 octobre

Sandria P. Bouliane, Université Laval

En 1929, Herbert S. Berliner, Roméo Beaudry et trois avocats de la ville de Montréal mettent en commun leurs savoirs et leurs avoirs pour créer une série de chansons filmées. Au dernier étage d’une manufacture de vêtements, Apex Films Parlants place pour la première fois devant une caméra des chanteurs canadiens-français, bien connus des milieux théâtral et folklorique. C’est avec des chansons que la jeune entreprise choisit de marier enregistrement phonographique et cinéma. Or, bien que ces chansons filmées s’affichent aujourd’hui comme des expérimentations réussies, elles semblent n’avoir jamais été à la rencontre du public. L’entreprise s’avèrera tout aussi éphémère que peu productive. Quelle place devraient alors occuper ces quelques œuvres produites, mais non diffusées, dans l’historiographie de la création musicale et cinématographique canadienne ? Comment inscrire des œuvres invisibles — n’ayant pas marqué la mémoire collective — dans un discours valorisant le patrimoine musical d’une culture donnée ? Cette présentation portera attention aux gestes accomplis, aux réseaux de relations et aux traces de ces phénomènes éphémères incarnant néanmoins un processus créatif collectif concrétisé. La présentation se terminera avec la projection de « En roulant ma boule », possiblement la première synchronisation son-image réalisée au Canada.

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SÉANCE 4 – Le non-événement musical : lire l’échec artistique et médiatique pour écrire l’histoire

12H30-14H30, Présentation de la séance, Séance 4, Vendredi 8 octobre

Présidence: Pierre Lavoie, Université du Québec à Montréal et Yale University

L’événement musical, qu’il s’agisse d’un concert, d’un festival ou de la parution d’un album-phare, occupe une place de choix dans la mémoire publique du Québec. Tel succès commercial d’une chanson de « La Bolduc » ou tel spectacle de la Saint-Jean-Baptiste deviennent, dans la mise en récit de l’identité collective, un symbole de solidarité ou un indice annonciateur de changements politiques à venir. Si ces interprétations mémorielles s’avèrent souvent téléologiques et exagérées, il demeure que l’événement musical, qu’il soit scénique ou médiatique, témoigne de la groupisation réelle d’individus autour d’idées, de luttes, de goûts, de désirs, de plaisirs. Dans le cadre de cette séance, nous proposons de retourner sur elle-même cette définition, un peu comme on le ferait avec un disque vinyle, en nous intéressant à la signification historique de non- événements musicaux : l’échec commercial et l’oubli de la première réussite de synchronisation musique-image au Canada par Roméo Beaudry en 1929 ; le succès mitigé de la campagne publicitaire entourant la venue de la vedette franco-américaine Rudy Vallée à Montréal en 1936 ; et la déroute des festivals pop organisés à travers le Québec en 1970, à un moment pourtant fort de la mouvance contre- culturelle locale. Ces non-événements nous permettent de soulever plusieurs questions historiographiques, parmi lesquelles : Comment inscrire ces événements invisibles ou invisibilisés dans un discours valorisant le patrimoine musical d’une culture donnée? Et que nous révèlent-ils sur les luttes sociales et politiques qui se (re)dessinent et se (re)structurent au sein de la sphère publique culturelle? Le non-événement musical, compris ici comme catégorie historique, se distingue ainsi par sa qualité rhizomatique ; même s’il n’est pas marquant en lui-même et n’entraine pas nécessairement un changement majeur, dirigé, défini, il devient pour l’historien.ne un point de connexion entre différentes structures culturelles, sociales et politiques.

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Pour nous joindre

INSTITUT D'HISTOIRE DE L'AMÉRIQUE FRANÇAISE
ihaf@ihaf.qc.ca — https://congresihaf2021.cieq.ca
Twitter : @IHAF_RHAF
Département d’histoire, Université de Montréal
C.P. 6128, succursale Centre-ville
Montréal, QC, H3C 3J7, Canada

ÉQUIPE DU CIEQ

Tomy Grenier, Jean-François Hardy et Émilie Lapierre Pintal