Congrès IHAF 2021
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Séance 9

Grèves des infirmières et crise de la reproduction sociale

12H30-14H30, Séance 9, Vendredi 29 octobre

Camille Robert, Université du Québec à Montréal

L’historien et sociologue Fernand Harvey remarquait que les grèves, comme événements historiques, sont révélatrices de tensions qui existent de manière latente dans les structures sociales. Alors que l’historiographie syndicale et ouvrière québécoise s’est surtout intéressée aux conflits de travail dans les secteurs masculins de la production, je souhaite me pencher sur l’événement-grève comme révélateur d’une « crise de la reproduction sociale » survenue à partir de la décennie 1980, au moment du tournant néolibéral de l’État québécois. À partir d’entretiens, d’archives syndicales, gouvernementales et de quotidiens, j’examinerai les grèves des travailleuses de la santé en 1986 et 1989 à travers trois « identités » : celles d’infirmières (où les compétences professionnelles servent de socle pour tenir un discours défendant la qualité des soins) de femmes en grève (opposées à un État-employeur « macho et paternaliste ») et de femmes racisées (qui luttent contre une organisation du travail fortement ségréguée, exacerbée par les mesures néolibérales). Ces trois perspectives offrent de situer les grèves dans le cadre de luttes qui touchent le travail de reproduction sociale dans sa globalité ; luttes qui ne concernent pas que des conditions d’emploi négociées, mais l’ensemble du travail de care, qu’il soit réalisé à domicile, en clinique ou en milieu hospitalier.

 

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De conflit en conflit… pour une amélioration de la formation des infirmières

12H30-14H30, Séance 9, Vendredi 29 octobre

Evy Nazon, Université du Québec en Outaouais, et Sandra Harrisson, Université d’Ottawa

Depuis les débuts de la profession, les infirmières se sont toujours engagées dans des luttes pour faire reconnaitre leurs droits, leur identité professionnelle et les assises de la profession. Ces conflits ont été rapportés par plusieurs historiens qui ont analysé les luttes pour la reconnaissance légale de la profession, la formation des infirmières et l’avancement de la profession ou pour les luttes syndicales réclamant de meilleures conditions de travail. Dans cette présentation, nous voulons rappeler trois conflits relatifs à la formation des infirmières : 1) le conflit avec les médecins pour le contrôle de la formation et de la profession infirmières au Québec; 2) le conflit pour réorienter la formation infirmière hors du milieu hospitalier; et 3) le conflit sur la consolidation des programmes universitaires. Bien que plusieurs de ces batailles aient été gagnées dans la majorité des provinces canadiennes, la troisième demeure encore au Québec, une source de tension et de dissension. Pour soutenir notre analyse, les amendements proposés en 1922 par les médecins à la Loi des infirmières, le rapport rédigé en 1929 par Georges Weir et l’étude menée en 1960 par Helen Mussallem nous serviront de toile de fond pour faire ressortir ces batailles menées au cours du 20e siècle pour améliorer la formation des infirmières au Canada.

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Le Congrès international des infirmières de 1929 à Montréal, lieu d’un conflit oublié entre les gardes-malades canadiennes-françaises et leurs consœurs anglophones

12H30-14H30, Séance 9, Vendredi 29 octobre

Alexandre Klein et Hubert Larose-Dutil, Université d’Ottawa

Entre le 7 et le 13 juillet 1929, Montréal accueillit plus de 6000 infirmières venues du monde entier pour assister au congrès organisé par le Conseil international des gardes-malades. Une semaine de conférences, de tables rondes, de visites et d’échanges fructueux autour des principaux sujets et défis au cœur de l’exercice infirmier, que ce soit le développement de l’hygiène sociale, la pratique en service privé ou les rapports des écoles de gardes-malades avec les universités. « Le Congrès international des infirmières à Montréal a été un succès sans précédent » rapportait quelques semaines plus tard L’Infirmière française. Or, on le sait peu, mais la participation des gardes-malades canadiennes- françaises à cette grand-messe mondiale a été l’objet de débats importants. En effet, le comité canadien d’organisation créé pour l’occasion était entièrement anglophone. Cette absence de représentation francophone fut vécue comme une offense de la part des gardes-malades canadiennes-françaises qui envisagèrent alors de boycotter le congrès. Il fallut la mobilisation soutenue d’un petit groupe de gardes- malades, mené par la directrice de la toute nouvelle revue La Garde-Malade Canadienne-Française, Charlotte Tassé, et soutenu par les instances religieuses et universitaires de la province, pour que deux francophones soient finalement intégrées à l’organisation et que les gardes-malades canadiennes- françaises acceptent alors de participer au congrès. C’est sur cet évènement peu connu de l’histoire infirmière québécoise et canadienne que nous souhaitons revenir au cours de cette communication, afin d’en montrer toute l’importance, notamment en ce qui a trait à l’affirmation d’un modèle infirmier proprement canadien-français en cette première moitié du XXe siècle.

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SÉANCE 10 – Les conflits infirmiers, des événements trop longtemps négligés

12H30-14H30, Séance 9, Vendredi 29 octobre

Marie-Claude Thifault, directrice de l’Unité de recherche sur l’histoire du nursing, Université d’Ottawa

L’histoire des infirmières a longtemps était perçue et écrite sous l’angle de l’irénisme. Ces douces et dociles anges-gardiennes, animées par une vocation favorisant l’esprit de sacrifice et de compromis, étaient là pour apaiser les souffrances, les tensions et les mœurs. Même au cœur du premier conflit mondial, elles restaient ces anges, blancs ou bleus, venues panser les plaies et soulager les cœurs. Pourtant, l’histoire de la professionnalisation des infirmières au Canada ne se fit pas sans heurts, sans luttes, sans cris et sans oppositions. Au contraire, les conflits furent nombreux, animés, parfois virulents. Pourtant, l’historiographie les a longtemps ignorés, négligés, tus, comme s’ils ne pouvaient pas convenir à l’image que la profession tentait de se donner. Même quand ils furent précisément documentés, comme ce fut le cas de la grève des infirmières de l’hôpital Sainte-Justine en 1963, la tentation fut grande de maintenir l’image traditionnelle de l’infirmière calme et docile (on parla alors de la « colère des douces »). C’est pour dépasser cette historiographie trompeuse et réductrice, et ainsi redonner du relief à l’histoire des infirmières canadiennes et de leur professionnalisation, que nous proposons de revenir dans ce panel sur certains conflits qui ont marqué l’histoire des infirmières canadiennes-françaises et québécoises au cours du XXe siècle. Depuis les vifs échanges autour de la Loi des infirmières en 1922 jusqu’aux grandes grèves de 1989 en passant par les mobilisations des gardes-malades francophones à l’occasion du congrès international des infirmières de 1929 à Montréal, il s’agira ici d’interroger le conflit infirmier en tant qu’événement à part entière, bien que souvent négligé, tant de l’histoire de la profession que de celle de l’Amérique française.

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Pour nous joindre

INSTITUT D'HISTOIRE DE L'AMÉRIQUE FRANÇAISE
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Twitter : @IHAF_RHAF
Département d’histoire, Université de Montréal
C.P. 6128, succursale Centre-ville
Montréal, QC, H3C 3J7, Canada

ÉQUIPE DU CIEQ

Tomy Grenier, Jean-François Hardy et Émilie Lapierre Pintal