Evy Nazon, Université du Québec en Outaouais, et Sandra Harrisson, Université d’Ottawa

Depuis les débuts de la profession, les infirmières se sont toujours engagées dans des luttes pour faire reconnaitre leurs droits, leur identité professionnelle et les assises de la profession. Ces conflits ont été rapportés par plusieurs historiens qui ont analysé les luttes pour la reconnaissance légale de la profession, la formation des infirmières et l’avancement de la profession ou pour les luttes syndicales réclamant de meilleures conditions de travail. Dans cette présentation, nous voulons rappeler trois conflits relatifs à la formation des infirmières : 1) le conflit avec les médecins pour le contrôle de la formation et de la profession infirmières au Québec; 2) le conflit pour réorienter la formation infirmière hors du milieu hospitalier; et 3) le conflit sur la consolidation des programmes universitaires. Bien que plusieurs de ces batailles aient été gagnées dans la majorité des provinces canadiennes, la troisième demeure encore au Québec, une source de tension et de dissension. Pour soutenir notre analyse, les amendements proposés en 1922 par les médecins à la Loi des infirmières, le rapport rédigé en 1929 par Georges Weir et l’étude menée en 1960 par Helen Mussallem nous serviront de toile de fond pour faire ressortir ces batailles menées au cours du 20e siècle pour améliorer la formation des infirmières au Canada.