Helga E. Bories-Sawala, Universität Bremen

La COVID 19 a été comparée à d’autres pandémies historiques, mais rarement au choc microbien et son impact sur les populations autochtones des Amériques, sans défense immunitaire contre ces maladies d’origine européenne. La présente contribution étudie la représentation de ces épidémies dans les manuels scolaires de différents programmes d’histoire nationale au Québec, du primaire (Géographie, Histoire et Éducation à la citoyenneté, depuis 2002) et du secondaire (Histoire du Québec et du Canada, 1982-2008 ; Histoire et éducation à la citoyenneté, 2006-2016 ; Histoire du Québec et du Canada, depuis 2017). Il s’avère que, malgré un effort accru pour tenir compte de la perspective autochtone, cet aspect reste toujours marginalisé et apparaît plus comme un dommage collatéral de la colonisation que dans son rôle d’accélérateur crucial. Le choc microbien figure à peine dans le programme actuel. En revanche, les recommandations du Conseil en Education des Premières Nations insistent sur le rôle historique décisif de ces épidémies, comme l’avaient fait, depuis longtemps, les manuels autochtones (Seven Generations : A History of the Kanienkehaka, Kahnawake, Kahnawake Survival School, 1980 ; Une histoire du Québec et du Canada, Chisasibi, Commission scolaire crie, 2002). L’analyse est basée sur une exploitation située à mi-chemin entre l’analyse du contenu et l’analyse du discours de 34 manuels. ( cf. Bories-Sawala / Martin 2018; 2020).