Rémy Besson et Gilles Tassé, labdoc, Université du Québec à Montréal
Depuis une vingtaine d’années, le cinéma et la télévision se sont tout à la fois adaptés aux nouveaux modes de production et de distribution numérique et à l’arrivée de plateformes de diffusion en ligne. Ces dernières modifient la manière de consulter des contenus cinématographiques et télévisuels. Le documentaire historique doit absorber les impacts de ces changements rapides d’habitudes et de formes de spectature. Le format du webdocumentaire constitue une réponse à cet état de fait. À première vue, il reprend les mêmes éléments que les documentaires télévisés ou cinématographiques, que ce soient des témoignages filmés, des reconstitutions ou encore des photographies et des séquences d’archives parfois accompagnés d’une voix hors champ. Toutefois, à bien y regarder, le mode de médiation de l’histoire proposé est bien différent. Il est attendu de la personne qui consulte un webdocumentaire qu’elle interagisse avec les éléments qui lui sont présentés. Elle interrompt et relance la narration, crée les conditions de sa propre navigation, s’adonne pendant quelques instants à un jeu sérieux, plonge dans un corpus de documents d’archives. Cela constitue non seulement une nouvelle « écriture » cinématographique de l’histoire, mais aussi de nouveaux modes de « lecture » du passé que nous allons présenter à travers quelques cas.