Louis Lalancette, candidat au doctorat, Université Laval

Quand on évoque le siège de William Henry, on pense d’abord à celui de l’été 1757 qui s’est déroulé au sud du lac George. La prise du fort William Henry qui contrôle l’embouchure de la rivière Kennebec par d’Iberville en 1696 est un évènement qui est tombé dans l’oubli, victime de la renommée du siège de 1757. Pourtant, la destruction du fort est un moment tournant de la guerre de la Ligue d’Augsbourg (1688-1697). Le phénomène d’un événement historique qui en efface un autre n’est pas nouveau, mais il nous amène à nous questionner sur le processus du développement des sujets de recherche en histoire. Pourquoi certains sont-ils délaissés au fil du temps? Comment les ramener à l’avant-plan et renouveler leur pertinence? Cette communication souhaite rappeler l’importance du premier affrontement franco-anglais d’Amérique du Nord. Le fait d’étudier un événement comme celui-ci ainsi que ses acteurs largement oubliés permet à l’historien d’avoir un regard sans a priori sur un univers nouveau. L’étude de la guerre de la Ligue d’Augsbourg dévoilera aux chercheurs des pistes de recherches stimulantes et inédites capables de rivaliser avec les études de la guerre de Sept Ans, qui fait trop souvent de l’ombre aux autres conflits coloniaux.