Gregory Kennedy, Université de Moncton

L’historiographie acadienne passe sous silence la contribution des soldats acadiens pendant la Première Guerre mondiale et cela, malgré la création d’un bataillon acadien, le 165e bataillon du Corps expéditionnaire canadien (CEC). Nos recherches portant sur la participation volontaire des Acadiens confirment l’hypothèse de Jean Martin qui avance que nous avons sous-estimé le taux d’enrôlement chez les Canadiens français pendant la guerre en raison de notre négligence des communautés francophones hors Québec. Nos résultats préliminaires révèlent que les soldats acadiens du 165e bataillon étaient particulièrement jeunes en comparaison avec leurs homologues anglophones. En outre, ils étaient pour la majorité célibataires et très mobiles demeurant dans les villes des provinces maritimes (surtout Moncton) et même aux États-Unis. La question ici est de savoir jusqu’à quel point le service militaire n’était qu’une option parmi d’autres types d’emploi salarié pour les jeunes hommes. Ce service, certainement un évènement marquant, constituait-il une rupture ou une continuité du parcours de vie des recrues? Cette communication partage les résultats d’une analyse basée sur le jumelage des dossiers militaires des soldats acadiens à partir des données des recensements de 1911 et de 1921. Le but est de reconstituer leur parcours de vie et l’impact du service militaire.